Le blog de Julien Arbez

Rôôôôôôôaaaaaaaaaa !!!!!!!

Vous entendez ces cris qui déchirent la forêt au petit matin ? Ils ont duré toute la nuit. Et commencé hier soir…

Les cerfs se répondent, hurlant de testostérone pour conquérir les biches et tenir éloignés leurs rivaux.

Plutôt démonstratifs les cerfs. Je me demande souvent, à cette saison, ce qu’en pensent les autres animaux qui partagent avec eux les sous-bois. Que se disent le tétras, la gélinotte, le chevreuil qui font le maximum pour rester discrets et se tenir éloignés des chasseurs et des prédateurs ?

Cette année j’ai passé 8 nuits et 9 jours en forêt. En plusieurs endroits, je n’ai fait que de l’affût : planqué au pied d’un arbre, contre une souche, derrière un jeune épicéa, adossé à un mur de pierres. J’ai manqué de belles images c’est sûr, mais avec le temps on apprend à accepter les frustrations ! Comme ce matin où une chevrette est passée à deux pas de moi dans un environnement merveilleux, cadrage au top, lumière exquise. Mais au moment de déclencher, plus de batterie ! Ou cette fois ou, au petit jour, très très tôt le matin, un grand cerf énorme (vu la veille) accompagné de ses biches brame à une vingtaine de mètres. La lumière monte, je vois les femelles mais pas le mâle. Il va bien finir par se décaler de cet arbre qui me cache la vue… mais c’était sans compter sur cette maudite voiture venue à 7h du matin se garer près d’ici et effaroucher la troupe qui est partie au galop…J’ai sans doute aussi manqué de belles rencontres, mais c’est ça la photo animalière !

Ce beau cerf là bramait au loin depuis un moment, sans bouger, sans doute couché. Je ne le voyais pas, jusqu’à ce que son voisin approche et brame en sa direction. Coup de chance pour moi car Monsieur n’était pas ravi et s’est déplacé pour signaler à l’intrus son mécontentement.

Couché contre une souche, je l’ai vu se rapprocher de moi. En toute majesté. Impressionnant animal. Fort, grand, splendide. Il a regardé dans toutes les directions, dont la mienne, car même en saison du rut les cerfs sont méfiants.  Ma cagoule, mes gants et ma tenue de camouflage étaient de bon augure…

Il a répondu à son voisin, s’est encore rapproché de moi, et a continué sa route en signalant à ses autres voisins que la pace était prise. Moment fort.

Le lendemain, assis dans une autre prairie en lisière du pré-bois, je vois passer une biche langue pendante, essoufflée, visiblement très fatiguée. Elle est suivie de son jeune de l’année, toit aussi exténué, soufflant fort.

Un beau mâle les suit de près, la bave aux lèvres, une blessure sur le cou et à l’œil. Il a visiblement très envie de s’accoupler ! Pauvres biches me dis-je. La saison du brame n’est pour elles pas de tout repos…

Les affûts sont souvent manqués, mais quand les animaux sont là, je peux avoir tellement de proximité avec eux que j’observe des scènes fantastiques. J’ai même vu un accouplement ! Bon, c’était la nuit, en rêve. Véridique !

Ce cerf-là suivait un groupe de trois biches, il est venu bramer dans les oreilles !

Celui-ci est le plus gros cerf que j’ai pu voir cette année. La photo n’est pas belle, mais quel animal !

Lui, c’est celui qui est venu tout près de moi la veille. Qui est venu disputer son voisin…

J’ai vu aussi passer des pics, entendu chanter la gélinotte, trouvé de grosses crottes de loups, vu chasser un épervier… La forêt me remplit de plaisirs.