Le blog de Julien Arbez

Les couleurs de la terre

Ca coasse au pays des merveilles.

Les grenouilles se retrouvent pour la grande parade printanière qui fera apparaitre entre la berge et les roseaux des dizaines et des dizaines de grappes d’œufs étincelantes.

La chanson durera quelques jours, une dizaine tout au plus.

Puis reviendra le calme avant l’arrivée des crapauds qui fera chanter le lac à nouveau, mais une autre chanson plus langoureuse encore que celle-là.

Les reptiles aussi se réveillent et se cherchent dans les rocailles. Ils se courent après, escaladent les blocs, rentrent dans les anfractuosités et en ressortent tous les deux.

Parlons couleurs. L’an passé, je cherchais des morilles dans une forêt claire à quelques kilomètres de ma maison. C’était la fin de saison et j’espérais tomber sur quelques morilles blondes. Ce ne sont pas des champignons que j’y ai trouvé, mais des feuilles tachetées d’érythrones dents de chien. La floraison était terminée mais les feuilles parsemaient le sous-bois de part en part.

Cette année j’y suis donc retourné plus tôt. J’ai assisté à un sacré spectacle : en prairie, en forêt, partout autour de moi, des centaines et des centaines de pieds d’érythrones étaient en fleurs.

C’est la plus belle station que j’aie pu rencontrer dans le Jura.

J’y ai donc naturellement passé des heures, sur plusieurs jours, y emmenant mes enfants, les copains de mes enfants, m’allongeant, cherchant la fleur aux pétales idéales,

La fleur aux courbures délicates.

J’y ai trouvé, en plus de tous ces trésors, un immense plaisir.

Tout comme j’ai aimé retourner pour la énième année consécutive retourner voir les anémones pulsatilles en fleurs.

Il y a des rencontres qu’on ne peut pas mettre de côté. Surtout quand on sait qu’on en reviendra bourré d’énergie et de sérénité.

Surtout quand on sait que c’est ça, le magie de la Vie.